Lyrics
©copyright 2011 par Joseph Moalic & Jean Custeau, SACEM & SOCAN
a Annie…
Quand je traine le soir dans les rues de Paris
Ces soirs de vague a l'ame ou les reves sont gris
Je carbure a plein spleen et je lache la bonde
A des delires fous. Mon esprit vagabonde
Et j'ai alors envie d'interpeller les gens :
Si l'on m'aimait un peu du cote de Nogent ?
Si l'on m'aimait un peu du cote de Nogent ?
Mais ne confondons pas, ce s'rait desobligeant,
Le mien n'est pas celui des guinguett's a touristes
Avec leurs canotiers, leurs accordeonistes
Le mien est plus discret, c'est mon Nogent a moi
Et si un jour la-bas on se souv'nait de moi ?
Et si un jour la-bas on se souv'nait de moi ?
Je veux dire qu'un jour il s'rait de bon aloi
De fair' pour une fois mentir le vieux proverbe
Nul n'est prophete en son pays, dit-on. Et merde !
On l'oublie trop souvent, et ma foi ca m'amuse,
J'ai celebre Nogent bien plus que Syracuse !
J'ai celebre Nogent bien plus que Syracuse,
Mais trouverais dommage qu'un intello s'amuse.
A decompter mes vers a l'aune des lieux-dits
Mes vers, tout simplement, on les chante, on les dit
J'aim'rais tant que, chez moi, il se trouve peu ou prou
D'amis pour s'y livrer, un peu dingues, un peu fous.
Pont musical
J'ai trop traine ce soir dans les rues de Paris
Trop parle et trop ri. Peut-etre trop ecrit
Trop reve. Caresse trop d'espoirs. Il est tard
Et si je continue a ecumer les bars
Y'aura plus qu'le cafard pour m'y accompagner.
Rentre chez toi, Bernard. Bon, d'accord, un dernier
Au Lux-Bar ou ailleurs : une cave enfumee…
Tous les comptoirs se valent quand on veut oublier
Mais une cave, c'est bien, c'est mieux, c'est plus intime
Et puis on s'imagine a deux pas de la vigne
Et ca me fait penser, en m'y forcant un peu
(A l'heure ou je vous cause, j'ai le souv'nir fumeux…)
Ça me fait donc penser, comme je vous disais
À cette cave oubliee ou, tout petit, j'allais
Comme un aventurier, comme on aborde une ile
Pour une chasse au tresor en plein coeur de ma ville
Quelle rue ? Je ne sais plus : ma memoir’ m'joue des tours…
Cette cav’ ferait l'affaire si l'on voulait un jour
Un jour – on peut rever – me faire un peu d'honneur.
Faudrait quelques travaux, faudrait surtout du cœur
Amis, je vous salue et, vous disant bonsoir
Je vous laisse l'idee un peu folle, un espoir,
Comme un myosotis entete, goguenard,
Qu'on celebre Dimey dans "La Cave a Bernard".
Et comme je ne suis pas a un delire pres
J'imagine que gisant, a l'ombre des cypres,
J'entendrai certains soirs du joli mois de mai
(qu'il serait bon, ce bruit, a n'oublier jamais)
Parvenir jusqu'a moi, en vagues et en rafales,
Apportes par le vent, depuis un festival
Qui porterait mon nom, des echos de chansons
Poemes tristes ou gais, a donner le frisson.
Pont musical
Allons mon vieux Bernard, ne reve pas trop fort
Regagne tes penates, ferme les yeux et dors.
Allons mon vieux Bernard, ne reve pas trop fort
Regagne tes penates, ferme les yeux et dors.
(J. Moalic, Bazicourt, 11 - 12 juillet 2009